M.BRAMAT , Président du CDAD80, et du Tribunal Judiciaire d’Amiens, et M. MOYA, Recteur d’Académie d’Amiens, ont ouvert successivement ce colloque en présentant les objectifs en insistant sur la pertinence de certains dispositifs en place et l’intérêt d’une coordination entre les acteurs de la lutte contre le harcèlement.
Mme GRISON, Responsable Harcèlement au Rectorat a présenté à l’ensemble des 160 professionnels présents la mise en œuvre du dispositif PHARE porté par l’Education Nationale visant à prendre en charge les situations de harcèlement scolaire en plusieurs étapes pour trouver des solutions adaptées à chaque situation.
Mme BRIATTE, Responsable de la Maison des Adolescents d’Amiens a rappelé décrit le phénomène de harcèlement son impact sur la santé physique, psychique des jeunes. Elle a présenté les équipes pluridisciplinaires (psychiatre, pédopsychiatre, conseillère conjugale et familiale, éducateur PJJ, infirmier…) qui travaillent au sein des maisons des adolescents afin de garantir une approche globale des situations des jeunes accueillis et suivis.
M.HONDERMARCK, Officier Prévention PFAD a expliqué les diverses actions de prévention réalisée par la Police au sein des établissements scolaires en présentant les outils utilisés auprès des jeunes pour susciter les débats (vidéos, « harcelomètre »). Le cyberharcèlement est très présent chez les jeunes qui utilisent tous de manière régulière les réseaux sociaux et n’ont pas conscience des actes de violences qu’ils peuvent commettre devant leurs écrans.
Mme MAUGERI, Responsable juridique du CIDFF80 (Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles de la Somme) a présenté les actions collectives réalisées par les juristes de l’association auprès des jeunes. Elle a rappelé l’importance de la prévention car les jeunes n’osent pas parler de peur de ne pas être entendu, de représailles et ignorent souvent les lieux ressources mis à leur disposition.
M.VICENTINI, Procureur de la République Tribunal Judiciaire d’Amiens a présenté la politique pénale menée par le parquet dans le cadre des faits de harcèlement scolaire. Les signalements depuis janvier 2024 sont en hausse avec pour la grande majorité d’entre eux des classements sans suite qui s’expliquent par l’absence de qualification juridique du harcèlement scolaire (insultes, violences…). En outre, les signalements aboutissent peu à des condamnations pénales dans la mesure où les auteurs restent des mineurs et qu’il existe des alternatives aux poursuites qui peuvent être mises en place (délégués du procureur qui sont spécialisés sur cette thématique). Dans le cadre de la circulaire du 29 août 2024 relative au renforcement de la lutte contre le harcèlement scolaire et avec l’appui du Conseil Départemental et du Conseil Régional, une nouvelle action est en place depuis le 1er septembre 2024 avec la création d’une cellule spécifique harcèlement scolaire. Cette cellule, composée d’un référent harcèlement dans chaque institution, est saisie à chaque signalement afin d’apporter une réponse immédiate auprès de la victime et de l’auteur ainsi que de leurs familles pour faire cesser immédiatement le harcèlement. M. VICENTINI a également insisté sur une autre action mise en place avec le Conseil Départemental sur la responsabilisation des parents visant à apporter un soutien aux parents démunis face à la délinquance de leur enfant ou à engager une procédure judiciaire à l’encontre des parents qui seraient démissionnaires dans l’éducation de leur enfant.
Me MEDRANO, Bâtonnier de l’Ordre des Avocats d’Amiens a présenté le rôle de l’avocat dans la prise en charge de la parole de l’enfant, victime ou auteur face au harcèlement scolaire, cyberharcèlement ou encore les violences intra-familiales. Un confident pour accompagner les jeunes victimes ou auteurs dans leurs procédures, formé à l’écoute et à la prise en charge des situations de harcèlement. L’avocat est aussi celui qui peut faire accélérer le traitement des situations de harcèlement.
Le colloque s’est terminé par l’intervention de Me COUTURIER, Présidente du Conseil National des Barreaux (CNB) qui après avoir rappelé les missions du CNB, a expliqué avec pertinence la nécessité d’un travail de concert avec les divers acteurs de terrain pour lutter contre le harcèlement scolaire. Alors que cette lutte est la grande cause du CNB pour 2024, elle s’est réjouie des diverses initiatives réalisées sur le territoire visant à faire cesser le harcèlement en privilégiant une approche globale des jeunes et de leurs familles.
Le CDAD de la Somme tient à remercier vivement les intervenants ainsi que les nombreux professionnels présents (plus de 160 participants : avocats, magistrats, agents du Conseil Départemental, Responsables des transports scolaires, les chefs d’établissements scolaires, les travailleurs sociaux…) venus échanger sur cette thématique au cœur des préoccupations des institutions